Dernière prose de chef Heyneman
AUDIENCE À SAINT DOMINGUE LE 01/12/2014
Chers Tous,
Après le renvoi du 22 septembre dernier, une nouvelle audience du procès sur le fond se tiendra lundi 1er décembre à Saint Domingue.
Un bref rappel des faits : 15 mois de prison, 4 juges, six audiences préliminaires renvoyées, une délocalisation du dossier à Saint Domingue auront été nécessaires pour obtenir – au prix d’un vrai combat – une mise en liberté pour Pascal et Bruno le 17 juin dernier, mise en liberté assortie d’un renvoi en procès « sur le fond ».
Au passage, l’état-major entier de la DNCD – la Direccion Nacional de Control de Drogas, qui a procédé à l’opération du 20 mars 2013 – a été rapidement écarté, un de ses membres éminents a été emprisonné (le lieutenant colonel LIRIANO SANCHEZ), et leur chef de l’époque, le fameux Général ROSADO MATEO qui est le « témoin principal » de l’accusation est désormais sous le coup d’une demande d’extradition des USA pour s’expliquer sur son implication supposée dans un narcotrafic. (source presse dominicaine, voir la pièce jointe édifiante)…
Au passage également, des 43 personnes présentées comme des membres du soi-disant réseau de narcotrafiquants que le Général RM se gargarisait d’avoir neutralisé, 29 ont été libérées définitivement le 17 juin dernier, faute de preuves . Il ne reste donc plus que 14 personnes dont le cas va être jugé, parmi lesquels les 4 français, et donc Pascal et Bruno.
Un esprit chagrin pourrait observer que le « vaste réseau » s’est décidément bien amaigri, et qu’il faut donc une belle efficacité aux "membres restants" pour pouvoir organiser un transfert de près de 700 kg de cocaine en toute impunité !
700 kg de cocaine. Que personne n’a jamais vus au fond, il faut le dire : ni ceux qu’on a arrêtés le 20 mars au soir, ni même les journalistes convoqués en conférence de presse qui auront eu droit aussi aux paquets bruns plastifiés étalés sur une table surplombant les valises saisies dans le Falcon, ni surtout le cosignataire de l’acte de flagrant délit, le lieutenant colonel HEREDIA. Lui-même le dit sans détour : il n’était pas de service à Punta Cana le soir du 20 mars 2013, mais à Saint Domingue (à 250 kms de là) et il a signé l’acte de flagrance a posteriori "sans jamais avoir vu de drogue, mais uniquement des valises vides". De tout cela il ne reste qu’un certificat attestant de la composition de la drogue saisie, et surtout le soupçon d’une vaste manipulation…À la gloire d’un peut-être futur extradé ? L’avenir le dira certainement, enfin il est permis de l’espérer.
Dans les situations complexes, les pilotes le savent bien, il faut être capable de prendre un peu de recul pour juger. Or, qu’observe-t-on ?
- Une opération d’arrestation le 20/3/2013 ultra-médiatisée et truffée d’irrégularités graves,
- un argumentaire de l’accusation dominicaine se limitant à peu près au fait que « le vol était un vol privé », ce qui permettrait d’éviter d’appliquer les conventions internationales sur la limite de responsabilité des pilotes, argumentaire qui ne tiendra pas face aux preuves simples et irréfutables du caractère commercial du vol comme cela a déjà longuement été expliqué,
- des dirigeants de la DNCD mis en cause gravement et désavoués dès l’été 2013 par le pouvoir dominicain,
- un « réseau de trafiquants » qui peine à exister, et pas uniquement en République Dominicaine : après 21 mois d’enquête française aucune connexion avec des trafiquants de stupéfiants n’a pu être établie pour le client, son intermédiaire, et bien évidemment pour l’ensemble des acteurs de la compagnie d’aviation d’affaire SNTHS, au premier rang desquels Pascal et Bruno.
Ce dernier point est très important. Comment peut-on imaginer un instant qu’une opération de cette envergure aurait pu avoir lieu sans le soutien d’un réseau important et aguerri ?
Tout ce qui précède montre que Pascal FAURET et Bruno ODOS se sont retrouvés au cœur d’une affaire dont les enjeux excèdent largement le droit commun et touchent à la sphère politique. C’est inquiétant, oui, car il serait assez simple – si les règles de droit s’appliquent bien – de démontrer leur innocence en tant que pilotes de ligne, mais il est incommensurablement plus compliqué de démêler l’écheveau politique…
Alors que faire ?
D’abord se concentrer sur leur défense immédiate, concrète. C’est la raison pour laquelle – bien qu’un nouveau report soit probable –nous nous rendrons en tant que témoins à l’audience du 01/12 à la demande des avocats dominicains : Xavier LEMARCHAND vice-président du SNPL et moi-même, accompagnés de Me Éric LEFRANÇOIS avocat du cabinet REINHART (le troisième témoin, Christophe NAUDIN, étant retenu pour une intervention au Sénat à la même période).
Puis, en fonction du résultat de l’audience du 01/12 et des éléments que nous aurons pu recueillir, il faudra relancer l’action politique au niveau français : remobiliser tous nos soutiens, et si possible en trouver d’autres pour faire mieux percevoir au niveau étatique le désastre humain qui se joue sous les palmiers de la République Dominicaine.
Enfin, et c’est là que je fais à nouveau appel à vous : il faut aider financièrement Pascal et Bruno.
La bataille juridique a un coût important, malgré les généreux efforts consentis par les avocats. La vie aussi, simplement, a un coût. Et Pascal et Bruno, toujours privés de papiers, se trouvent dans une impasse : impossible de travailler, d’avoir une quelconque source de revenus au-delà de leur pension militaire qui évidemment ne suffira pas, même si leurs épouses font le maximum pour gérer le quotidien.
La solidarité dont vous faites preuve est magnifique, elle est – je le répète – leur seul espoir qu’un jour une reconstruction soit envisageable. Sans vous, famille, amis et équipages qui ne les connaissaient pourtant pas mais qui se mobilisent pour les aider sur place, l’horizon ne serait qu’une ligne sombre et menaçante.
Je me permets donc de vous solliciter à nouveau : si vous le pouvez, contribuez à notre association, l’ASPB, pour que nous puissions continuer à subvenir aux dépenses que Pascal et Bruno ne peuvent pas assumer. L’intégralité de l’argent perçu leur est consacré, il n’y a pas un centime de frais annexes.
Je vous rappelle ci-dessous les modalités pour contribuer :
Chèque bancaire à l’ordre de l’ASPB envoyé à notre trésorière : Mme Sabine Fauret 97 ter chemin de l'indiennerie, 69450 St Cyr au Mont d’or
Virement sur compte PAYPAL
aspb69@live.frVirement sur compte bancaire dont le RIB est joint au présent message,
N’oubliez pas que vous pouvez communiquer directement avec Pascal et Bruno en allant sur notre blog :
http://retour-pascal-bruno.com/contactez-pb/Suivez nous également sur facebook et twitter :
Twitter : @ASPB_HNM
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https://www.facebook.com/groups/aspb69/?fref=tsBlog :
http://retour-pascal-bruno.com Je vous remercie du temps et des moyens que vous consacrez à Bruno ODOS et Pascal FAURET et je suis bien entendu à votre disposition pour vous donner tous les renseignements que vous souhaiteriez.
Bien à vous tous