Le 1er juin 2009 à 02H14, le vol AF447 ne répond plus...

Après la fin de l’enquête sur le crash, qui a fait 228 morts, le parquet demande un non-lieu pour Airbus.
Un peu plus de dix ans après le crash du Rio-Paris, le parquet de Paris demande un procès devant le tribunal correctionnel contre Air France et un non-lieu pour Airbus, a appris mercredi 17 juillet l’Agence France-Presse (AFP) de sources concordantes. Ces réquisitions interviennent à l’issue de l’enquête sur le crash, qui a fait 228 morts, en 2009.
Le parquet considère notamment que la compagnie aérienne « a commis une négligence et une imprudence » en ne délivrant pas à ses pilotes suffisamment d’informations sur la procédure à adopter en cas d’anomalies liées aux sondes qui permettent de contrôler la vitesse de l’appareil, après plusieurs incidents du même genre au cours des mois précédents, selon son réquisitoire daté du 12 juillet, dont a eu connaissance l’AFP.
A l’inverse, il estime qu’il n’existe pas de charges suffisantes à l’encontre de l’avionneur pour le renvoyer en correctionnelle. Il appartient désormais aux juges d’instruction de décider s’ils suivent ces réquisitions et décident donc d’ordonner un procès pour la seule compagnie aérienne.
Le 1er juin 2009, le vol AF447 s’était abîmé dans l’océan Atlantique. Les 228 passagers et membres d’équipages, de 34 nationalités, avaient péri dans l’accident, le plus meurtrier de l’histoire de la compagnie française. Dans cette procédure, qui dure depuis plus de dix ans, les deux entreprises avaient été mises en examen en 2011 pour « homicides involontaires ».
Point de départ de la catastrophe : le givrage en vol de sondes Pitot, qui a conduit à un dérèglement des mesures de vitesse de l’Airbus A330 et désorienté les pilotes jusqu’au décrochage de l’appareil.
Depuis, l’enquête a donné lieu à une bataille d’experts pour établir les responsabilités dans l’enchaînement ayant mené au crash de l’appareil et les parties civiles poussent pour qu’Airbus et Air France soient jugés tous les deux.
En 2012, la première expertise avait pointé à la fois des défaillances de l’équipage, des problèmes techniques et un déficit d’information des pilotes en cas de givrage des sondes, malgré une recrudescence d’incidents antérieurs signalés à Airbus. Le constructeur avait alors sollicité une contre-expertise, qui mettait surtout l’accent sur une « réaction inappropriée de l’équipage » et les manquements d’Air France.
La jugeant trop favorable à Airbus, des proches des victimes et la compagnie aérienne avaient attaqué le rapport devant la cour d’appel de Paris, qui avait ordonné son annulation et la réouverture de l’enquête.
Toutefois la dernière contre-expertise, remise en décembre 2017, a de nouveau suscité l’indignation des parties civiles. Les experts y réaffirmaient que la « cause directe » de l’accident « résulte des actions inadaptées en pilotage manuel » de l’équipage et tendaient à dédouaner Airbus.
Le parquet de Paris a demandé le renvoi en correctionnelle de la compagnie Air France pour négligence dans la formation des pilotes, suite au crash en 2009 du vol AF447 entre Rio de Janeiro et Paris qui avait fait 228 morts. Un non-lieu est requis pour Airbus, dont l’A330-200 s’était écrasé en plein Atlantique après un givrage de ses sondes Pitot.
Depuis la fin de l’enquête judiciaire en mars dernier, les familles des victimes du Rio-Paris attendaient avec impatience un procès « au cours duquel Airbus et Air France s’honoreraient de s’expliquer sur leur responsabilité respective », les deux étant mis en examen pour homicide involontaire depuis 2011. Dans son réquisitoire daté du 12 juillet 2019, le parquet de Paris a selon Le Figaro demandé le renvoi en correctionnelle de la compagnie aérienne, considérant qu’elle a « commis une négligence et une imprudence » dans la formation des pilotes, qui malgré plusieurs incidents liés aux sondes Pitot lors des mois précédents n’auraient pas eu « suffisamment d’informations sur la procédure à suivre » en cas d’indications de vitesse erronées à haute altitude.
Le réquisitoire précise : « Cette négligence et cette imprudence sont en lien certain avec l’accident, dans la mesure où les pilotes, insuffisamment informés, ont ressenti une forte surprise lors de la déconnexion du pilotage automatique et n’ont pas pu avoir la réaction appropriée ».
En revanche ce même parquet a requis un non-lieu pour Airbus, estimant qu’il n’existe « pas de charges suffisantes » pour un renvoi en correctionnelle.
Air France a réagi hier, indiquant selon le quotidien qu’elle allait qu’elle allait « confirmer sa demande de non-lieu dans les observations en réponse qu’elle va adresser aux juges d’instruction ». Airbus n’a de son côté pas fait de commentaire.
La présidente de l’association des proches des victimes Entraide et solidarité AF447, Danielle Lamy, a déclaré sur France Bleu Orléans ne pas comprendre la décision du Parquet : « j’ai déjà déclaré une première fois qu’Airbus semblait intouchable, cette fois-ci ça se vérifie (…). La décision qui a été prise par les procureurs n’est pas une décision judiciaire, mais une décision politique ». Celle qui a perdu un fils dans l’accident se dit « en colère parce que cela fait 10 ans que les familles attendent, elles ont absolument besoin de ce procès » avec Air France et Airbus ; l’avionneur est selon elle « arrogant et incapable de reconnaître ses torts, mais s’il est tellement innocent, il ne craint rien d’un procès ».
Rappelons qu’en juillet 2012, le rapport final du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) sur le crash du vol AF447 avait décrit un enchainement de facteurs techniques et humains. L’enquête technique (suivie par une bataille d’experts) avait mis en cause le givrage en vol de sondes Pitot, qui avait conduit à un dérèglement des mesures de vitesse de l’Airbus A330 et désorienté les pilotes jusqu’au décrochage de l’appareil. Il appartient aux juges d’instruction du pôle accidents collectifs du tribunal de Paris de suivre ou non les réquisitions du Parquet.
crew007 a écrit:Grave dingue mais il y a 10 ans, je postais déjà les documents remis en ligne par Pilotix et bien d'autres but who cares ?
par Pilotix » 18 Juil 2019 10:56
PS : les notes de services postées plus haut m'avaient été communiquées par un responsable peu de temps après l'accident.
didier a écrit:crew007 a écrit:Grave dingue mais il y a 10 ans, je postais déjà les documents remis en ligne par Pilotix et bien d'autres but who cares ?par Pilotix » 18 Juil 2019 10:56
PS : les notes de services postées plus haut m'avaient été communiquées par un responsable peu de temps après l'accident.
On aimerait quand même savoir si c'est Steew007 ou Super/Pilotix le responsable de la publication
crew007 a écrit:On s'en tape , l'important c'est bien l'existence des documents et ce que cela implique quant aux responsabilités de la compagnie et de ses pseudos cadors !
crew007 a écrit:La pensée du jour :
Prendre Arnoux comme conseiller de l'association des familles, c'est un peu comme engager pour avocat le frère de l'assassin de son enfant !!!
Pilotix a écrit:
LE RIO-PARIS NE RÉPOND PLUS
AF447 "le crash qui n'aurait pas dû arriver"
Gérard Arnoux
Préface de Frédéric Fappani von Lothringen
ACTUALITÉ SOCIALE ET POLITIQUE DROIT, JUSTICE VICTIMOLOGIE TÉMOIGNAGE, AUTOBIOGRAPHIE, RÉCIT Brésil France
Dans la nuit du 1er juin 2009, le vol Air France 447, parti de Rio de Janeiro et à destination de Paris, disparaît au milieu de l'Atlantique avec ses 228 passagers et membres d'équipage. Depuis, tout à été dit, sauf l'essentiel, au sujet de la pire catastrophe de l'aviation française. En particulier, les pilotes furent rapidement présentés comme de bien commodes boucs émissaires, suite à une campagne bien orchestrée permettant de couvrir les acteurs du transport aérien, ces derniers peinant à assumer leurs responsabilités.
Diplômé de l'Ecole Nationale de l'Aviation Civile, Gérard Arnoux fut successivement pilote de brousse, commandant de bord dans diverses compagnies avant de rejoindre Air Inter en 1989 puis d'être nommé commandant de bord A320 chez Air France en 1998. Il est par la suite devenu président du deuxième syndicat de pilotes d'Air France et conseiller technique bénévole d'associations de familles de victimes françaises d'accidents aériens.
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