Guy Bedos, que l'on aimait détester et détestait aimer, s'est éteint en ce 28 mai dans un néant total. Le néant abyssal d'une mémoire disparue dans l'oubli de soi-même. Certains y verront une punition diabolique, d'autres un cadeau divin. Mourir sans se savoir, sans ne plus se connaître, en s'étant oublié tout entier. Quelle ironie pour un tel personnage, quel naufrage pour un tel esprit. La vie est une pute...
Difficile de trancher entre des sentiments si contraires en pensant à cet individu tellement particulier. Artiste aux talents certains et multiples mais aussi gauchiste "caviardisé", donneur de leçons faciles et peu coûteuses pour le compte de la bien pensance bobo-parisienne. Comme beaucoup d'autres de cette caste de pourfendeurs d'un monde qui était finalement le leur, Bedos était une contradiction géante à lui tout seul. Un anti-raciste de plateaux de télévision, un immigrationniste de salon, le zorro des plus faibles, des sans-papiers, des sans-logis, des sans-droits. Alzheimer le priva sans doute d'être un pseudo gilet jaune de plus.
Salut l'artiste et merci, l'autre je l'ai déjà oublié pour ne garder que le meilleur...
GTO